L’ACAT, c’est l’histoire d’un combat passionné pour la dignité de la personne humaine. C’est l’histoire d’un refus, celui de la destruction de l’homme par l’homme, en mémoire de la Passion du Christ qui a enduré l’horreur de la torture et de l’exécution capitale.
En 1974, les deux femmes, Hélène Engel et Edith du Tertre, à l’origine de la création de l’ACAT, déclarent : « La lutte contre la torture ne peut se faire que tous chrétiens réunis. […] Nous n’aurions jamais pu concevoir une telle action si elle n’avait été, dès le départ, une action œcuménique. »
Unis entre frères chrétiens (catholiques, orthodoxes, protestants, quakers,…), les membres de l’ACAT donnent vie quotidiennement au mot œcuménisme. Parce que parler d’une voix commune donne plus de force. Et parce que la voix des chrétiens doit tracer un chemin de vie, d’espoir, d’humanité.
L’ACAT proclame l’éminente dignité de l’être humain qui est le fondement des droits de l’Homme, elle défend les valeurs universelles des droits de l’homme et du droit humanitaire et la nécessité de les respecter.
L’œcuménisme, une vision partagée, mais aussi une règle statutaire qui régit très strictement le fonctionnement de l’ACAT, permettant l’expression des opinions de chacun. Par exemple, son bureau exécutif comprend trois vice-présidents élus, de confessions catholique, orthodoxe et protestante. La dimension œcuménique se retrouve également dans tous les événements (rassemblements, assemblée générale, réunions du comité directeur…) tant dans l’action que dans la prière.
Catholiques, orthodoxes et protestants se retrouvent donc unis dans l’action et la prière, dépassant leurs luttes anciennes et considérant leurs différences actuelles comme une richesse plus qu’un obstacle. L’ACAT surmonte les différences, et renforce sa crédibilité dans sa lutte contre la torture.
La mission de l’ACAT est strictement définie:
- Combattre la torture
- Abolir les exécutions capitales
- Protéger les victimes
L’ACAT enracine son combat dans sa foi, en référence à l’Évangile, et dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
« Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Déclaration universelle des droits de l’homme, article 5
« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25, 40)
Pour qui l’ACAT agit-elle ?
Pour tous, dans le monde entier, sans distinction idéologique, ethnique ou religieuse. Son combat concerne tous les pays où son mandat peut s’exercer, dans la limite de ses moyens humains. En France, l’ACAT agit notamment dans les prisons, pour le droit d’asile, sans compter son activité de lobbying auprès du gouvernement et des institutions, concernant des situations en France ou dans le monde.
Comment l’ACAT protège les victimes ?
- Par la mobilisation de ses 10 000 membres qui œuvrent pour faire le maximum de « bruit ». Car parler d’une victime, c’est déjà la protéger (Envoi de lettres d’interventions auprès des gouvernements, y compris le nôtre / Campagnes de mobilisation de l’opinion publique / Correspondance avec des détenus ou des condamnés à mort / Sensibilisation des autorités religieuses / Suivi des réseaux de vigilance).
- Par son activité « Asile ». Permettre à tous ceux qui risquent d’être torturés ou condamnés à mort en cas de retour dans leur pays de pouvoir prétendre à un droit d’asile, à une protection réelle. Elle apporte de ce fait une aide juridique aux demandeurs d’asile. Parce qu’ils sont souvent des victimes de fait ou potentielles d’atteintes graves aux droits de l’homme dans leur pays d’origine. La défense du droit d’asile est inscrite dans le mandat de l’ACAT depuis 2000, toutefois, elle est spécialisée dans ce domaine depuis le milieu des années 1980.
- Par la prière qui est au cœur même de l’action de l’ACAT. À la fois prolongement et fondement, la prière est un moment très particulier de l’action. Elle lui donne une autre dimension, et permet d’agir différemment pour les torturés ou les condamnés. Par des veillées de prière, des temps de partage, par La Nuit des Veilleurs autour du 26 juin*, l’ACAT s’attache à proposer à ses membres d’agir de manière diversifiée. Agir en signant une lettre par exemple se complète de la prière portée en soi pour celui pour lequel l’on vient de signer.
Le CECEF (Conseil d’Eglises Chrétiennes En France) soutient l’action de l’ACAT et lui officiellement renouveler son soutien le 24 novembre 2011
*Par la résolution 52/149 adoptée le 12 décembre 1997, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 26 juin Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture, en vue d’éliminer totalement la torture et d’assurer l’application effective de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, qui est entrée en vigueur le 26 juin 1987.